LA JUSTICIABILITE DES ACTES DITS DE GOUVERNEMENT EN CONTENTIEUX CONSTITUTIONNEL CONGOLAIS

En raison tant de leur intérêt théorique que de leurs conséquences normatives immédiates sur la régulation de la société, certaines décisions juridictionnelles échappent à la discrétion. Il en est ainsi de l’arrêt R.Const. 1200 du 13 avril 20201 qui, rendu par la Cour constitutionnelle, a été une sentence sans précédent dans l’histoire du règlement du contentieux constitutionnel congolais. Très attendu et largement controversé2 , cet arrêt est intervenu dans un contexte de crise consécutive à l’existence, en République démocratique du Congo, d’une épidémie qui a conduit le Chef de l’État à procéder à la proclamation, sur l’ensemble du territoire national, d’un « état d’urgence » à vocation sanitaire. Se conformant au deuxième alinéa de l’article 85 de la Constitution du 18 février 20063 , il en a informé, en date du 24 mars 2020, la nation par message4 . Signée à la même date, l’ordonnance n° 20/014 portant proclamation de l’état d’urgence sanitaire pour faire face à l’épidémie de covid-195 , texte à double objet, a été l’acte par le biais duquel le Président de la République a non seulement décidé de la proclamation de l’état d’urgence, mais aussi pris, sur pied de l’article 145 de la Constitution, des mesures considérées comme nécessaires pour faire face à la situation. Pour satisfaire à la formalité substantielle de vérification préventive de la conformité de cette ordonnance à la Constitution, celle-ci devait être déférée à la censure de la Cour constitutionnelle qui, censée être saisie dès la signature de l’acte, devait se prononcer toute affaire cessante .

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Par Alexandre-Chancel FUNGA LUFE MOTEMA

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La justiciabilité des actes dits de gouvernement en contentieux constitutionnel congolais

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